MES MUSES ONT DES OREILLES
Ecoutez, vous, là-haut,
Que je vous parle d'elle !
Singeant les lieux communs de leur trop plein d'aisance,
Détournant leurs propos digérés pour paraître.
Comment leur en vouloir,
Ils ne la savent pas !
Ecoutez-moi, mes belles...
Si son silence dore, sa parole est dardante
Et je veux aux chants d'elle brûler, pâle et debout,
Abusant la galerie car tout près de tomber
Vaincu aux chants d'honneur qu'elle présente à moi.
Je sais bien que naguère
A l'impassible nulle n'est venue.
De sombres épouvantes ont voulu me blinder,
Et souvent j'ai souhaité voir griller les épates
Au bûcher des souris couchées sous des montagnes.
Ah, naguère, commun naguère !
S'il devait être vrai qu'un noble vertige en vaut deux,
Et s'il n'en restait qu'un
J'essaierais celui-là.
Ce vertige qui me vient quand,
Reconnaissant l'âme à ses fruits,
A chaque jour supplie ma reine.
Ah...que justice soit fête !
Nulle n'est trop fête en son parvis !
En vous disant cela,
Mes belles âmes, mes muses,
Je vous veux messagères.
Redonnez-moi le verbe et bannissez la phrase
Et allez lui porter.
Et puis, tout doucement,
Devinez-lui la nuit,
Devenez sa puissance et dessinez,
Dessinez
Sa nuit où tous ses charmes grisent
Jusque sur mes matins.
Allaitez mes promesses
Bouillonnantes
Exténuantes
Apaisantes.
Envolez-les vers elle, ailes de mes désirs et donnez,
Offrandes !
Promesses, sortez de moi et montrez vous réelles,
Tout autant que sa chair.
Et laissez-moi brûler à toucher sa lumière,
Sentant que je suis vie.
Pierre Ravoire, mai 2009.
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